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La Lettre interstellaire

La vague

Le creux et le haut de la vague. Deux expressions courantes de notre langue pour matérialiser ses moments dans la vie où on se sent au plus bas ou au plus haut. La vague, c’est le mouvement extrait de toute volonté. Nous n’arrêtons pas les vagues, elles naissent et meurent au-delà de ce qu’on désire, poussées par des forces telluriques et cosmiques. Chaque fois différentes, parfois plus grosses ou plus timides, elle reviennent inéluctablement.

Quand nous sommes en haut de la vague, nous n’avons pas envie de regarder en bas et de jauger la distance qui nous sépare de l’écume (voire du fond de l’océan). Lorsque nous sommes en bas, nous nous sentons comme aspiré•es vers le fond et à la fois, on sait que le mouvement va repartir vers le haut. Nous ne parlons cependant pas des montées et des descentes de l’eau qui forment la vague.

La vague, ce n’est ni le haut, ni le creux : c’est tout ce qu’il y a entre les deux.

Ce sont ces moments de transitions, d’intensités moyennes, de mouvements longs qui ne nous permettent pas de voir sa finalité. Le milieu de la vague constitue la plupart de nos expériences humaines. Ce moment où on travaille à s’en sortir, où on construit nos projets, où on se soigne, où on intègre… 

Le milieu de la vague nous permet de regarder là d’où on vient et là où on va. Je suis le milieu de la vague, j’ai quitté le fond, je suis poussée par une force invisible vers le haut. Je nage autant que je me laisse porter. Car finalement, suis-je celle qui décide de ce à quoi va ressembler cette vague ? 

Alors je profite du voyage, je reconnais ce moment où mes milles idées de création n’existent pas encore, où je n’ai pas encore déménagé dans mon futur cocon, où je n’ai pas débuté ma nouvelle initiation… pas encore. Mais ça viendra. Sûrement plus vite que je ne le crois si je me mets au surf.

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