Catégories
La Lettre interstellaire

Je ne sais rien.

Plus j’avance et moins je sais qui je suis. Ou plutôt moins j’arrive à me mettre des étiquettes, à me donner une profession, des postures…  Je ne sais plus.

Quand j’ai arrêté mon entreprise de vidéos explicatives, j’ai commencé à angoisser de ne pas pouvoir clairement répondre à cette éternelle question de « Tu fais quoi dans la vie ? » (aka c’est quoi ton métier qui te rapporte de l’argent). J’avais besoin de clarifier mon activité en 3 mots pour répondre à cette attente de l’extérieur. Merci à ma coach qui m’a aidé à voir ça ! Notre société veut nous ranger dans des cases pour mieux nous vendre des études, des produits, des métiers qui nous enferment… Cela nous divise à l’intérieur et fait confronter nos polarités : si je suis X alors je ne peux pas être Y, non ? 

Nous sommes un monde plein de possibles.

Le risque est de figer nos vérités d’hier comme  étant celles d’aujourd’hui.  J’ai failli ne pas écouter mon intuition qui me disait de suivre le programme de sport car mon mental me disait « Tu n’es pas une sportive, tu détestes le cardio, tu trouves ça anti-organique ».  J’ai pris un pas de recul (mental) et je me suis dis « Oui mais ça, c’était peut-être avant. Je ne peux pas décider de mon futur en me basant sur mon passé. Je veux le faire en suivant mon ressenti au présent ». Et bien j’ai commencé le cardio, j’en ch*@% mais je suis motivée et ça me fait vraiment du bien. J’ai envie de continuer, que ça fasse partie de ma vie, du soin de moi. C’est un gros shift. Je ne savais pas comment j’allais vivre cette expérience. Il fallait simplement que je la vive.

Je déconstruis ma forme, je la laisse bouger.

C’est un exercice de silence et de discussion avec mon mental. Si une idée me traverse l’esprit, une intuition, une envie, je regarde ce que mon mental me dit : s’il tente de me prouver quelque chose en me ramenant à mon passé ou de me faire peur en évoquant l’avenir, je le regarde faire son job (me mettre en sécurité dans une cage dorée) et je lui dis « non » avec beaucoup d’amour. La sécurité n’est pas ma valeur fondamentale. La liberté et la joie le sont. Je ne sais rien car savoir c’est figé une réalité, c’est laisser le mental décider : « Je sais que cela va se passer comme », « je sais comment je fonctionne », « je sais comment il faut faire »… 

Arrêtons de savoir pour commencer à sentir. 

La vie peut être absolument tout et peut nous étonner ! C’est bien là le sel de la vie : être surpris•e, emporté•e, émerveillé•e… Je refuse de me soumettre à la sécurité et aux étiquettes. J’accepte de ne pas savoir. J’ai envie de sentir. Sentir ce qui me fait vibrer, ce qui va m’ouvrir d’autres possibilités, qui je pourrais être demain. Aujourd’hui, je ne sais pas vraiment. Ce n’est peut-être qu’une étape de déconstruction et que dans la suite de mon chemin, je retrouverais une vision très claire de qui je suis. Mais j’en suis là et c’est très bien ainsi : je choisis d’être un champ de possibles inexplorés.

Maintenant lorsqu’on me pose la question de « Tu fais quoi dans la vie ? », je réponds différemment selon le jour et j’ajoute « en ce moment »… car demain, qui sait…

Laisser un commentaire