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Les mots sacrés

Il est toujours temps d’être soi.

Il m’en a fallu du temps pour trouver Sophie Stellar en moi. Un loooong temps. Des années même. A cheminer du « Je ne suis pas heureuse et je n’ai envie de rien » à « Je fais ce que je veux vraiment. Et ce que je veux c’est écrire et dessiner ». Il n’y a pas eu de déclic, d’épiphanie, d’évènement tragique ou de burn out. Non. Ce fut une lente déconstruction de qui je pensais être, de ce que je pensais vouloir ou devenir pour accepter la réalité de qui j’étais. Une réalité plurielle, mutable, évolutive qui vient chercher sa source chez mon enfant intérieure.

Oui, je sais, on n’en peut plus t’entendre parler de cet•te enfant intérieur•e. On ne sait pas bien ce que c’est, ce que ça veut dire ou quoi faire avec ça. Ce que je crois, c’est qu’avant que nous nous construisions vis-à-vis de l’extérieur, nous savions très bien ce que nous voulions à l’intérieur. Nos jeux et nos rêveries sont la matérialisation tangible de ce qui nous fait vibrer lorsqu’on enlève les « il faut » et les « ce serait bien ».

Moi enfant, je voulais dessiner et écrire des histoires. Des BD particulièrement. Puis être danseuse, journaliste et voyageuse. Vous la voyez la trame de fond qui se tisse ? L’élan qui soutient tous les autres ? Il m’aura fallu 25 ans pour revenir à cette base-là. Non pas que je n’en avais pas conscience. Mes souvenirs d’enfance n’ont pas disparu de ma mémoire. Mais pour accepter que c’était ça. Juste ça. Que j’arrête mes plans B pour me consacrer uniquement à mon plan A : Celui de faire ce que je veux sans m’auto-coller des étiquettes sur le dos.

La plus douloureuse et la plus puissante des étiquettes était celle-ci :

« tu n’es pas une artiste ».

Ouch ! Avec une croyance pareille, difficile d’ôter sa plus grosse épine du pied. Ce sont particulièrement 3 exercices m’ont permis de démonter cette idée :

  • Me filmer en train de faire dialoguer l’experte et l’artiste en moi. En regardant cette vidéo, j’ai pris conscience de mon dialogue intérieur et Au secours ! Comme je me dévalorisais ! Comme je me traitais mal ! C’était d’une violence de voir tous les arguments sans fondements que j’alimentais moi-même pour ne pas me définir comme « artiste ».
  • Participer à une Mastermind sur la richesse avec Clémence Cousteau et me rendre compte que je n’arrivais même pas à dire « Je suis illustratrice ». Les mots ne sortaient pas de ma bouche sans qu’un torrent de larmes les précèdent. Puis surtout je n’y croyais pas une seconde ! Je mettais teeellement d’amour, de gloire et de beauté derrière ce mot que je ne m’en sentais tout simplement pas digne. Mais pourquoi tant de souffrances ? Parce que c’est là où ça vibre fort !
  • Faire un méditation guidée de Josée-Anne SC pour reconnecter à son enfant intérieur… et découvrir la blessure qui m’a coupé de mon feu sacré : mes amitiés mal-intentionnés de l’enfance et de l’adolescence qui sapaient ma confiance en moi pour se donner de l’importance. Maintenant je sais que chacun•e ses blessures et qu’ils•elles devaient avoir les leur à panser aussi. Mais à force d’être rabaissée quotidiennement de façon sournoise ou frontale, j’avais arrêté de dessiner, puis d’écrire, puis de faire des blagues, pour entrer dans le moule et prendre une vingtaine de kilos histoire de bien me protéger pour finalement disparaitre.

Pour mon Moi adulte, il était hors de question que je laisse d’autres personnes avoir du pouvoir sur moi.

Il était hors de question de laisser mon enfant intérieure dans sa solitude et ses fausses croyances. Alors j’ai commencé à démonter, un à un, les parpaings du mur qui me séparaient d’elle. De moi en fait.

Pareil pas d’illumination ou de Switch radical. Non, c’est un travail de longue haleine. Un cheminement qui ne s’arrêtera qu’avec la fin de ma vie ici je crois.

Je me suis épaulée de personnes ressources et j’ai investi en moi de milles façons. J’ai expérimenté milles choses. Et ce n’est pas fini. Je n’en suis qu’à une étape mais une étape fondatrice. Celle où je m’invente le Moi que j’ai envie d’être ici et maintenant et où je le mets dans la matière.

Une artiste qui s’accepte, se révèle et décide de se lancer à 35 ans.

Sans les formations et les jolis diplômes qui vont avec. Sans ce que certain•es appelleraient la « légitimité ». Sans savoir exactement où je mets les pieds. Mais vraiment aujourd’hui, ça n’a aucun intérêt pour moi de me poser ces questions. Je suis tellement heureuse et pleine d’envies. Pour moi, c’est le simple signe que je suis sur le bon chemin.

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