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Les mots sacrés

Le soin de soi : 1er geste barrière

Nous traversons actuellement un bras de mer entre 2 rives. Qu’on le veuille ou non, avoir été mis•e en quarantaine pendant 8 semaines n’est pas anodin. Avoir chamboulé notre rythme de vie n’est pas sans effet sur le rythme de nos corps. Avoir été coupé de liens physiques n’est pas normal pour les être sociaux que nous sommes. Qu’on le veuille ou non, cette expérience nous a tous•tes bouleversé•es. A des degrés différents. En allant chercher nos limites et/ou nos potentiels. Nous n’en ferons pas le bilan en quelques heures ou jours. Cela prendra du temps pour faire émerger de nouveaux comportements, de nouveaux besoins, de nouveaux élans.

C’est la somme de nos réinventions individuelles qui tissera le nouveau paradigme dont la planète et ses habitants ont tant besoin.

J’ai le sentiment que l’une des plus grandes leçons de cette crise est que nous devons arrêter d’attendre notre salut de l’extérieur (nos dirigeants, les partis politiques, les scientifiques, etc…) C’est en se protégeant individuellement qu’on a un impact collectif. C’est parce que des citoyen•nes ont décidé de coudre des masques / livrer des repas / proposer des méditations gratuites / inventer des façons de faire école… que nous avons tenu le choc et soutenu les personnes les plus vulnérables de notre communauté.

Il m’apparait que c’est seulement en reprenant notre responsabilité et notre pouvoir que le monde avancera.

Notre perception du monde extérieur est le reflet de notre monde intérieur. Lorsque nous sommes déprimé•es, nous avons l’impression que rien ne va dans ce monde. Lors d’une belle journée, on peut avoir envie de lancer un projet qui va révolutionner le monde. Ce n’est pas parce que le voisin n’a pas trié ses poubelles qu’on pense que le monde va mal. C’est plutôt parce qu’on va mal qu’on a l’impression que le monde va mal.

C’est assez symptomatique de constater que l’un des grands absents aux infos a été le soin de soi. Comment rendre son système immunitaire plus fort ? Comment baisser le taux d’anxiété et de stress qui altèrent la réponse immunitaire du corps ? Pourquoi il est important de continuer de bouger (même chez soi) pour entretenir un corps et un moral alertes?

Plutôt que de renforcer le corps de l’intérieur, on l’a coupé de l’extérieur et nourrit des angoisses médiatiques.

Ainsi il est plus que jamais question de s’accompagner. De se soutenir. De s’élever. Oui, de le faire pour soi déjà :
*  S’accompagner, c’est être son propre guide, être vraiment avec soi.
*  Se soutenir, c’est s’écouter, se dire qu’on va y arriver, se donner un coup de main lorsque c’est difficile.
*  S’élever, c’est s’offrir les meilleurs chances, s’entourer des bonnes personnes, rêver plus grand.
Ne pas attendre que quelque chose ou quelqu’un le fasse pour nous. Ca peut commencer maintenant.

Mon confinement a été vraiment un révélateur de zones d’ombre que je parvenais ni à cerner vraiment, ni à traiter profondément. J’ai eu de grandes illuminations. Mais autant sur mes zones de lumière que sur mes zones d’ombres. Le déconfinement n’a pas arrêté ce processus, c’est une roue qui continue de tourner sans rupture franche d’une phase à l’autre.

Depuis le 11 mai, mon corps est entré dans un profond nettoyage qui ne se fait pas sans mal : angine + otite pendant 1 semaine, puis intervention gynécologique, puis bouton de fièvre, puis douleurs musculaires de l’oreille au pouce droit et maintenant de nouveau mal à la gorge. Ce qui s’est réveillé pendant le confinement cherche maintenant à sortir. Comme nous. Alors oui, c’est douloureux. Je me suis demandée pourquoi cela m’arrive,  quand est-ce-que je vais aller mieux et retrouver de l’énergie, qu’est-ce-que j’ai mal vu / pas fait…

Mais en fait, je me rends compte que ce sont des signaux très forts de mon corps pour que je ne puisse pas passer à côté. Tout ce que je peux faire c’est de m’accompagner, de me soutenir autant que je peux en m’offrant du repos, du vide, de la nature. Je laisse la douleur me traverser pour qu’elle trouve la porte de sortie et ne reste pas coincée à l’intérieur.

C’est OK d’aller mal. C’est sain même.

Puis je me fais aider. Ca a l’air de rien, mais pour moi ça n’a pas toujours été évident. Je me fais accompagner par mes proches, je demande de l’aide, je communique mes besoins. Rien que d’arriver à les définir était impossible pour moi il n’y a pas si longtemps. Je m’entoure aussi des personnes qui me font du bien et respectent mon énergie. Je reprends la responsabilité de qui je laisse entrer dans mon univers. Je fais en sorte que l’extérieur ou les « injonctions sociales » ne définissent pas la façon dont je conduis mes journées et ma vie en général.
 
Je m’entoure aussi de professionnel•les. De l’ostéopathe au coiffeur. Les deux me font du bien. Aussi de thérapeutes et de coach qui m’aident à y voir plus clair, éclaire l’horizon pour que je puisse distinguer mon chemin. Que ce soit au niveau personnel ou professionnel. Depuis plus de 10 ans maintenant. C’est un investissement.

Plutôt que d’acheter des objets ou du confort fugace, j’ai décidé d’investir sur moi.

C’est aussi ce que le minimalisme, le zéro déchet et la sobriété heureuse m’ont apportée : une réserve de temps et d’argent pour gérer ce qui est vraiment important et me rapprocher le plus possible de ce qui me rend réellement heureuse.

Je crois profondément que plus nous saurons nous accompagner et nous faire accompagner par les bonnes personnes, plus nous saurons ce qui est réellement bon pour nous et nous ne pourrons plus nous en détourner par des solutions de confort et de facilité. La vérité est tellement féconde et elle commence par l’écoute profonde de soi en prenant soin de soi.

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