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La Lettre interstellaire

Je suis le cycle.

La cyclicité peut paraître un concept assez abstrait, nébuleux, théorique. Pour moi, c’est tout le contraire. Me reconnecter à ma cyclicité intérieure via mon cycle féminin m’a permis de me rendre compte de tous les autres cycles que je traverse sans cesse. Cela m’a permis d’accueillir avec amour et gratitude les phases de néant, de rien, de jachère et d’investir avec la même énergie les phases actives. 

Cela m’a permis de quitter la rigidité de la linéarité pour embrasser le vivant du mouvement.

Globalement, on nous vend une linéarité dans nos vies qui nous demande de nous identifier à une personnalité figée (« je suis artiste / comptable / bordélique / bavarde… »), à des goûts immuables, à des amours éternels, à un seul job, à des besoins inchangés… Il faut arriver à se définir et à s’en tenir à cela. Là où nous sommes bien aujourd’hui devrait être notre éternel.

Cette semaine, je me suis rendue dans un salon de coiffure pour une coupe et une couleur végétale. Cela faisait une petite dizaine d’années que ça ne m’était pas arrivée. J’ai laissé s’épanouir mes cheveux blancs avec une grande joie et une grande libération. Je les aime toujours pour autant j’avais envie de changement. En me laissant pousser les cheveux, j’ai pensé aussi à jouer avec la couleur. Jouer. Simplement. Pour le plaisir, pour l’envie soudaine, pour faire vibrer la Jeune Fille en moi. Cela ne veut pas dire que je n’assume plus mes cheveux blancs ou que je me plie aux diktats de notre société jeuniste et sexiste. C’est simplement que je ne souhaite pas me cristalliser dans une forme, une identité et ne plus en bouger. Peut-être que je n’entretiendrais pas la couleur, peut-être que si. Je n’en sais rien mais je suis heureuse de pouvoir jouer avec mon image sans que cela ne vienne entacher l’amour que j’ai pour moi-même. Cela peut sembler trivial, mais on le retrouve cette incitation au ‘forever » dans nos habitudes de vie, notre style vestimentaire, nos goûts, nos relations… Pourtant rien n’est immuable. Et nous aussi !

Et ça, c’est mon chemin vers la cyclicité qui me l’a appris. 

Je suis parce que je bouge, parce que je vis les polarités en moi, parce que parfois je fais et que parfois je suis, parce que j’ai envie puis plus envie, parce que j’abrite à la fois l’ombre et la lumière… Reconnaître que mes expériences sont cycliques, que mes relations sont cycliques, que mes besoins sont cycliques m’a ouvert à la liberté d’être pleinement, à la bienveillance dans mes mouvements et mes choix. J’arrête alors de vouloir lisser quelque chose qui par essence est en mouvement. Demander à l’océan de stopper les vagues et il n’aura pas la même force. 

C’est ainsi aussi que je me rends compte que la cyclicité est le fil conducteur de ce que j’ai envie de créer, de proposer, de mettre au monde. Que ce soit avec le féminin, l’entrepreneuriat, les rituels et bientôt l’astrologie. Tout cela parle de cycles ! Et ma posture sera tour à tour artiste, gardienne, passeuse, prêtresse, accompagnante… faisant vibrer ma propre cyclicité dans mes transmissions et créations. 

A la rencontre de nos cycles sacrés.

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