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La Lettre interstellaire

Donner et recevoir

Les fêtes de fin d’année s’approchent à coups de papillotes en tête de gondole et de catalogues de jouets qui débordent des boîtes aux lettres. Notre société nous pousse à la surconsommation en nous promettant que si on le fait, on sera quelqu’un•e de bien, de généreux•se, d’attentionné•e, d’aimant•e. Alors on en fait plus : plus d’offres, plus de cadeaux, plus de présence…

Un toujours plus collectif qui nous met souvent dans le toujours moins personnel.

Car avec les fêtes de fin d’année arrivent le temps de l’hiver, le temps de la Femme Sage. Nos corps réclament l’hibernation, notre esprit l’intériorité. Pourtant, nos ancêtres fêtaient déjà ce passage à travers le partage des récolte, d’un repas, de présents… Nous avons aussi l’élan de retrouver nos proches que l’on ne voit pas souvent, de se délecter de bons repas, de relâcher le rythme du quotidien. Quelle posture juste adopter ? Dans tous les aspects de sa vie d’ailleurs. A mon sens, celle du donner et du recevoir.

Trop souvent, l’envie de bien faire nous éloigne de celui de nous faire du bien.

Une cruche vide n’étanche pas une soif. Dans la nature, le début de l’hiver est le temps du ressourcement. Alors posons-nous la question de ce qui nous ressource vraiment ? Ce qui met de l’eau à notre source ? J’ai appris il y a peu la « vraie » différence entre personnes extraverties et introverties : les premières ont besoin de contact pour se ressourcer, les autres ont besoin de solitude. Cela ne veut pas dire que les extraverti•es détestent la solitude et les introverti•es les autres.

Il s’agit plutôt d’un équilibre entre ce que je peux donner et ce qui me fait du bien de recevoir.

Il y a quelques jours, ma fille de 5 ans m’a avoué avoir dit qu’elle aimait un vêtement qu’on lui avait acheté pour ne pas faire de la peine à la personne qui lui avait offert. Nous internalisons si jeune de faire passer les désirs et les émotions des autres avant les nôtres ! Pourtant cette personne lui aurait échangé de bon coeur si le vêtement ne plaisait pas. 

Faisons confiance à l’Autre dans sa capacité à recevoir notre vérité dite avec le coeur (et non avec des reproches). C’est très difficile au vu de notre éducation collective mais c’est cela donner sa vérité, même si c’est un « non ». A des propositions, des traditions, des « il faut »…

Puis acceptons aussi de recevoir : de l’aide, des cadeaux, plus qu’on ne l’espérait. Pour certaines personnes (moi clairement) c’est plus difficile d’accepter de recevoir que de donner. Mais ce n’est pas plus noble car cela me dessert et par conséquent me rend moins apte à donner par la suite. C’est ce que nous apprend la reconnexion à notre féminin : apprendre à accueillir et à se respecter dans ses limites.

Donner est la force du masculin, recevoir celui du féminin :  C’est ça être complèt•e, généreux•se, aimant•e et attentionné•e., pour les autres et pour soi.

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