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Les mots sacrés

Les décisions du coeur

Il est des choses qu’on ne décide pas. Être contraint•e dans rester chez soi pour éviter une hécatombe mondiale en fait partie. De même que de l’humeur de son•a boss, du taux d’excitation / énervement de ses mômes ou de tomber malade

Ce sur quoi nous avons le pouvoir de décision : c’est ce que nous faisons de ces non-décisions. 

Comment on réagit ? Où est-ce-qu’on investit son temps et son énergie ? Est-ce-qu’on le passe à pester ? à attendre que ça passe ? à avoir peur ? à faire comme si de rien n’était ? à tester de nouvelles choses ? à prendre le temps ?

Il semblerait qu’on traverse un peu tous•tes la courbe du deuil avec cette histoire de confinement : choc > deni > colère > peur > tristesse > acceptation > pardon > quête de sens > croissance. Personnellement je glisse de la tristesse à l’acceptation. Aussi il est normal de ne pas être d’humeur égale, mais est-ce une raison de baisser la tête en attendant que ça passe ?

Nous avons milles décisions à prendre sur le chemin d’une contrainte. 

Est-ce-que j’accepte la situation ou pas ? Qu’est-ce-que je priorise : mes enfants / mon couple / mon travail / ma santé physique / mon art / autre ? Chacun•e a la réponse en soi qui lui est propre. Aucune décision n’a plus de valeur qu’une autre. Par contre, prendre une vraie décision créé une valeur inestimable. Se dire : “non je ne cède pas aux injonctions du “j’écris le futur chef d’oeuvre littéraire et je fais mon pain moi-même”, c’est une décision. Personne n’est obligé de sublimer la période. Cependant rester dans la non-décision, dans le flou, dans le “pas assumé”, c’est rester dans une zone grise de mi-énervement / mi-désespoir. C’est une tension qui se créée à l’intérieur de nous parce que quelque chose n’a pas été posé, n’a pas été décidé.

Pour ma part, je me suis sentie submergée lorsque je me suis plongée dans les ressources et exercices proposés par l’école pour le suivi pédagogique de ma fille. L’école à la maison (ou unschooling) n’a jamais été pour moi une option. Je dispose d’un capital patience très faible. Tout ce qu’il y avait à lire, à faire, à stimuler chez ma fille (en maternelle hein !) ajouté aux photos de parents proposant d’autres activités encore à leurs enfants m’ont mis en PLS. Émotions déclenchées : colère, rejet, culpabilité. Bref le cocktail idéal de l’éducation positive. Pourquoi j’en suis arrivée là ? Parce que je n’avais pas posé mon désir et pris une décision qui me convenait.

J’ai pris les décisions de l’extérieur pour les miennes.
Je n’ai pas fait mon choix. Je n’ai pas posé mes priorités.

Avec l’aide bienveillante de mon chéri et d’une amie, j’ai vu cela : je n’ai aucune envie de faire l’école plus / trop / parfaitement. J’ai juste envie de soutenir ma fille qui est dans une envie d’apprendre. J’ai donc décidé de ne pas prioriser l’école à la maison. J’ai mille projets sur le feu en ce moment qui me ravit et enflamme mon coeur de joie. Depuis que c’est clair en moi, la pression est retombée et je suis OK avec ma décision. Politiquement correct ou pas.Surtout qu’une décision n’a pas besoin d’être définitive. Le truc des imbéciles qui ne changent pas d’avis, c’est pas faux. Mais en prenant une vraie décision, on emprunte un chemin avec lequel on est OK, qui est en accord avec notre cœur. Si en route, on se rend compte que finalement ce n’est pas ce dont on n’avait besoin, c’est tout aussi OK de changer de voie.La magie là-dedans c’est qu’une décision prise amène naturellement le plan d’actions et d’autres décisions à se dérouler sous vos pas et tout semble plus fluide : si vous décidez de commencer à faire du yoga et bien vous allez avoir besoin d’arrêter d’autres activités pour le faire, de trouver la bonne formule à distance pour vous, de demander à votre famille à être seule pendant un temps, etc… 

Parce que c’est ça qu’apporte le fait de prendre une décision en âme et conscience : De l’amour pour soi.

On pourrait croire que cela s’apparente à de l’égoïsme, mais au contraire vous générez une image positive à l’intérieur et à l’extérieur car vous faites ce qui vous fait vibrer. Même si ce qui vous plait c’est d’explorer le néant pendant ce confinement. Cela rejaillit sur les autres étant donné que vous êtes en paix et aligné•e avec vous-même. Je ne suis pas sûre que ma fille aurait apprécié les leçons avec une mère aigrie qui n’a pas envie d’être là. Décider ce que l’on souhaite faire de cette expérience, mais aussi dans tous les domaines de sa vie, sous la contrainte ou non, c’est reprendre les rênes de son existence et l’emmener plus proche de votre bonheur. 

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